Traversée à ski des
Pointes du Chatelard
(Vanoise)
C'est un circuit original, qui permet de visiter toute la chaine de Méan Martin au Grand Roc Noir. La montée à Méan Martin n'est certainement pas la plus fréquentée... et le goulet de montée "Aux Banchets" est assez interessant.
Initialement l'idée était de partir par le vallon du Ribon pour aller à Rochemelon. Un refuge existe au sommet et nous y avons couché lors d'une autre expédition, à partir du col du Mt Cenis. Nous étions deux, Bernard Bourrel et moi) à remonter le vallon du Ribon ce jour là et le temps n'était pas au beau. Il était prévu un bivouac, mais sous la pluie fine, nous avons cherché un abri en dur. Il n'en reste plus beaucoup et celui que nous avons trouvé est sans doute le dernier encore un peu habitable. Dans ce vieil abri de berger, il y avait un lit en bois à deux étages. Sans doute très vieux. Mais ne vous inquiétez pas, ce lit a disparu depuis (je suis repassé dans le Ribon en été). La nuit a été un peu difficile, parce-que l'eau s'est mise à couler par des fentes du toit en lauzes. Heureusement j'avais choisi l'étage du bas dans ce lit et c'est Bernard, au-dessus de moi, qui a été obligé de d'abriter son couchage avec sa tente. Le lendemain, le temps n'était pas meilleur et nous avons alors décidé de redescendre sur Bessans pour attaquer la Vanoise de l'autre coté de la vallée de la Maurienne. Rochemelon et le col du Mt Cenis attire les nuages et on voyait le soleil éclairait les Pointes du Chatelard. De Bessans nous sommes remonté au refuge du Molard (2230m). Ce refuge du PNV était ouvert et il est très agréable. Je ne sais pas pourquoi, mais le PNV, toujours impérialiste, a décidé maintenant de le fermer. Il est réservé aux gardes. Pourtant il est trsè agréable et surtout il permet l'accès au goulet des Banchers.
Après une nuit réparatrice, nous avons attaqué ce fameux goulet des Banchers. Ce n'est certainement pas un goulet à fréquenter quand il y a des risques d'avalanche, parce-que c'est justement un couloir d'avalanche. Mais nous étions au mois de mai et il n'avait pas neigé depuis un bout de temps. La montée est relativement facile à ski. C'est un goulet étroit, mais pas trop pentu et il se fait à force de conversions. La neige est même bonne, parce-que lissée par les avalanches qui y sont descendues. Après le goulet on arrive sur un immense plateau, le glacier de Méan Martin. Magnifique. Il faut ensuite rejoindre le col de Méan Martin et faire le sommet par la crête. Avec la neige de printemps qui s'était bien installée, la descente de Méan Martin sur le refuge de la Femma se révéla magnifique.
Il restait un dernier jour et nous en avons profuté pour faire le Grand Roc Noir (3582m). On fait d'abord un long biais à partir du refuge pour rejoindre le vallon qui conduit au sommet (lieu appelé "La Pierre aux Pieds", mais la pierre est enfouie sous la neige). Nous nous arrêterons dans le couloiur sommital, qui demandait de terminer à pieds. L'heure avançait et nous ne voulions pas reter la descente. Surtout qu'il s'agit de descendre jusqu'à Lanslevillard. La neige s'arrête vers 2200, en-dessous de "La Pierre aux Pieds" et après il faut prendre un petit chemin qui descend en une infinité de petits lacets les 800m nécessaires pour rejoindre la vallée.
Je garde un excellent souvenir de cette traversée originale (malgré le weekend long du mois de mai, nous n'avons rencontré des autres skieurs qu'à Méan Martin et la Femma). Et de plus la neige était extraordinaire, ce qui ne gâte rien.