Traversée de l'Aiguille des Glaciers et Dômes de Miage
Nous nous sommes donc tous retrouvés pour le petit déjeuner chez Bertrand aux Houches. Certains arrivaient de Paris, d'autres de Lyon, d'autres de Nimes. Nous avions réservé un taxi pour nous faire traverser le tunnel du Mt Blanc et remonter le plus loin possible dans le Val Veni. Mais c'était sans compter l'état de l'enneigement cette année. Le taxi a été obligé de s'arrêter dès le premier lacet de la route qui monte dans le Vla Veni. Cela laissait présager une longue journée pour arriver au refuge Elisabetta Soldini.
Il y a un caboulot vers le milieu du vallon, fermé bien sûr à cette époque, mais nous avons profité des bancs pour un pique nique confortable. On imagine la foule qu'il doit y avoir dans ce cabolot en été...
On chaussera les skis beaucoup plus tard, au débouché du glacier du Miage. Le portage a été dur, avec la nourriture pour quatre jours plus les skis.
On arrive au refuge Elisabetta Soldini en fin d'après-midi. Le temps et couvert et froid et on ne rêve que d'une bonne soupe dans une refuge bien chaud. Au lieu de cela, on se retrouve dans la cave. C'est le refuge d'hiver froid, humide et sinistre à souhait. C'est peut-être fait exprès de mettre les refuge d'hiver dans les caves...
Mais enfin la nuit se passe normalement. Le problème est que le lendemain, on n'y voit pas à 10 mètres. Plein brouillard. Nous partons quand même (on ne va pas rester dans la cave du refuge !) pour le col de la Seigne (2516). L'arrivée au col n'est pas encourageante. Le temps est complètement bouché et comme il s'agit ensuite de faire une traversée assez délicate pour rejoindre le Glacier des Glaciers, j'hésite. On peut redescendre direct au refuge des Mottets (en espérant qu'il soit ouvert), mais toute la traversée est perdue. Finalement le temps se dégage un peu et nous apercevons bien le cheminement à suivre. Donc on y va. Ce fut une bonne décision, parce-que le temps a fini par se lever complètement et il fera grand beau pendant toute la suite de la randonnée.
La montée du Glacier des Glaciers vers l'Aiguille des Glaciers ne pose pas de problème, sauf la fatigue après la longue journée d'hier. Je cale avec Michel et Jean avant le mur et seuls les garçons (Bertrand et François) accompagnés bien sûr par Xavier continueront jusqu'au balcon.
On a ensuite une jolie descente jusque dans la Combe Noire et là il faut remettre les peaux pour monter au refuge Robert Blanc (2750). Nous ne seront pas seuls dans ce refuge, mais il est très agréable et nous passerons une excellente nuit.
Le lendemain, on commence par une petite descente avant de mettre les peaux pour rejoindre le col du Mt Tondu. La fin se fait à pieds dans le rocher. Il y a même quelques câbles. Du col, nous ne résistons pas à l'envie de continuer la crête vers le Mt Tondu (on s'arrête en fait au Pain de Sucre). Cela nous permet d'aborder une magnifique descente par une neige succulente vers le glacier de Tré la Tête. Malheureusement il ne nous est pas possible de coucher au refuge des Conscrits. Il est plein, malgré une demande de réservation bien anticipée. Je pense qu'il faut réserver l'année d'avant pour l'année suivante. Nous continuerons donc la descente jusqu'au refuge de Tré la Tête où nous serons d'ailleurs très bien reçus. Le repas du gardien est extra et la nuit excellente.
Du refuge de Tré la Tête, il faut être jeune pour monter jusqu'au Dôme du Miage, par le col des Dômes. Aussi nous obliquons à gauche après être passés à l'aplomb des Conscrits et nous finissons sur le petit couloir du col de la Bérangère (3348). La plupart des gens qui partent des Conscrits semblent monter par la Pointe des Conscrits et rejoignent l'Aiguille de la Bérangère.
Notre couloir pour atteindre le col de la Bérangère est plutôt raide et démarre même avec un peu d'escalade. Nous pratiquons un petit relais intermédiaire et l'arrivée au col est fêtée comme il se doit.
La descente du glacier de la Bérangère sera une des meilleures descentes que j'ai jamais faite. D'abord pour l'ambiance et aussi pour la neige de printemps vraiment excellente. Une neige comme on en rêve toujours.
La joie des participants se reflète sur les visages et on a envie de prendre plein de photos. Il faut surtout trouver un prétexte à s'arrêter de temps en temps pour mieux savourer la descente. Sinon on serait en bas sans même s'en apercevoir.
On déchausse vers 1500m et il reste un petit portage dans la forêt vers les premiers faubourgs des Contamines. Le principal souci maintenant est de trouver un moyen de rejoindre St Gervais où il y a le train et le camion de Xavier. Heureusement on trouve toujours des gens sympa qui peuvent descendent en voiture au moins un conducteur, ce qui permet de ramener le camion en question.