Randonnée 2009
(cliquer sur les textes en bleu pour voir, les photos)
Participants
Les seniors :
Jean-pierre
Michel
Michelle
Odile
Henri
Alain
Marthe
Les juniors :
Hélène
Julien
Le premier jour
Partis du col de Salèse grâce aux services attentionnés de Christine et de John qui nous ont montés jusque là en voiture malgré la peur récurrente des gardes du parc du Mercantour, nous attaquons les premières pentes qui conduisent au col de Fremamorte. Ces premiers pas délicieux dans la forêt de mélèzes nous font oublier le calvaire probable de John chargé de redescendre la grosse voiture des Lemée sur un chemin caillouteux, plein de lacets tortueux et avec la perspective de rencontrer ce gardien du parc et d’avoir à s’expliquer avec lui sur cette présence incongrue, la route étant formellement interdite (sauf pour les habitants de Molière) !
Le premier lac, le lac de Fremamorte, rencontré dès la sortie de la forêt, fait surgir les appareils photos. C’est un petit lac très joli avec de l’eau qui bruisse dans un ruisseau et on s’en donne à cœur joie. Nous ne savons pas encore que des lacs, nous en verrons à profusion tout au long de la balade jusqu’à oublier de les photographier !
Lac de Fremamorte 1, Lac de Fremamorte 2, Lac de Fremamorte 3, Lac de Fremamorte 4, Lac de Fremamorte 5, Lac de Fremamorte 6
La dernière photo (n°6), prise juste sous le col homonyme, donne une vue d’ensemble de ces lacs de Fremamorte. Il est encore trop tôt pour se baigner. Je profite simplement de l’arrêt pour consommer le Fjord que j’avais emmené pour l’occasion et le croissant soigneusement acheté à Lantosque.
Le col de Fremamorte semble tout facile, après deux ou trois lacets un peu raides et nous nous regroupons avec plaisir (photo1, photo2). Heureusement nous n’avons encore aucune idée de ce qui nous attend dans les jours à venir ! Un balcon horizontal peuplé de nombreux lacs (tous appelés lago di Fremamorta sur la carte italienne) nous invite à une promenade sans souci. Seul problème, le temps qui s’est rafraîchi, devient menaçant.
La promenade des laghi di Fremamorta est très agréable sur un chemin dûment pavé par les carabinieri. Comme d’habitude, chaque lac attire la photo…
Laghi di fremamorta : photo1, photo2, photo3, photo4, photo5, photo6, photo7, photo8, photo9, photo10.
C’est sans doute dans la caserne en ruine qu’on voit sur la photo1 que nous nous arrêterons pour le pique-nique. Il est temps, l’orage menace sérieusement et ce bâtiment offre un abri, bien qu’un peu poussiéreux et à moitié en ruine. Bon, il y a mieux comme lieu de pique-nique et certains n’étaient pas trop d’accord mais finalement on a évité une petite pluie. Michel qui aime son confort et trouve le sol trop poussiéreux entame un barouf effroyable dans la caserne : on voit déjà le plafond s’effondrer, mais finalement il revient avec une porte pour s’asseoir confortablement avec Michelle.
Hélène sort son fameux cake au fromage, jambon et autres ingrédients. Super cake qu’Hélène s’était appliquée à découper pour que chacun ait une part. Malheureusement il manque deux parts. Scandale, je suis accusé de tous les maux mais je maintiens mes dires : je n’ai jamais mis dans mon sac ces deux morceaux manquants. Il a fallu partager des parts en deux et Hélène était désolée. Pour la petite histoire, j’ai retrouvé ces deux morceaux au fond de mon sac le dernier jour de la randonnée…
Le vent souffle par les fenêtres détruites mais Henri trouve moyen d’allumer son réchaud. Mais oui, mais oui, ce fou a apporté un réchaud avec trois bonbonnes de gaz (une seule sera consommée…), des petites tasses et des sachets de café. Et chaque jour au pique nique, il sortira son réchaud et nous servira une tasse de café. Je pense que ce café a beaucoup contribué pour maintenir le moral au beau fixe !
Après ce bon pique-nique (les suivants seront au régime saucisson sec et jambon cru), nous reprenons le chemin construit par les carabinieri pour la guerre de 14. Il va nous mener au Colle di Valasco (photo1, photo2, photo3). On découvre une nouvelle vallée italienne qui descend comme les autres vers Cuneo et qui abrite le rifugio Questa, juste au bord du lac homonyme.
C’est un petit refuge très sympa, sans doute à cause de la jolie gardienne avec sa petite fille. Il y a une douche dehors en plein air sans eau chaude, mais personne ne semble avoir envie d’y goûter. Il fait froid, le temps reste maussade (heureusement nous savons que la météo prévoit le beau temps pour le lendemain). Mais voilà qu’Alain, à la surprise de tous, s’en va affronter cette douche ! Pourtant pas un rayon de soleil, un petit vent glacial, il faut avoir envie ! Malheureusement il a dû se prémunir contre les responsables d’appareils parce qu’aucun n’a eu l’idée de faire une petite photo…
L’accès au dortoir (photo1, photo2, photo3) fait l’objet d’un passage de 2+. Le passage est d’abord ouvert par le sherpa de service (chargé d’installer l’échelle après avoir escaladé le mur pour ouvrir la trappe). Un vrai sherpa d’ailleurs, en provenance directe du Népal ! Ici il est commis à toutes les besognes et apprécié pour cela. En bon bouddhiste, il a installé son ruban de prière formé d’une suite de petits drapeaux sur le toit du refuge. J’avais déjà rencontré ce genre de sherpa dans des refuges en Suisse.
Au menu du soir, pas de pâtes (c’est pourtant l’Italie), mais une bonne soupe. La soirée invite à la rêverie comme le montre cette photo…
Le deuxième jour
Le lendemain nous quittons ce gentil refuge en n’oubliant pas de faire quelques photos (photo1, photo2) pour une longue course qui va nous mener (après avoir traversé presque toute la carte) à Santa Anna, un haut lieu de pèlerinage particulièrement apprécié par les italiens. Mais ce n’est pas l’époque des pèlerinages et le site sera délicieusement désert.
La course commence par une série de lacs (lago del Claus photo1, photo2, photo3 puis les laghi del Valscura photo1, photo2, photo3, photo4) sur un chemin toujours agréablement pavé par les carabinieri. Heureusement personne n’imagine ce que sera la suite… Le petit col de Druos se passe facilement après un arrêt à la dernière caserne (toujours en ruine comme toutes ces constructions militaires italiennes). On descend ensuite sur les lacs de Terre Rouge où nous découvrons le saccage de la civilisation du ski à Isola2000 (photo1, photo2). Cette vision désastreuse du vallon de Chastillon dont grand papa aimait tant décrire la beauté nous incite à abandonner un chemin en balcon qui longe Isola2000 pour rejoindre le col de la Lombarde par la cime homonyme. Nous voilà donc partis pour passer le Pas du Loup et trouver un petit chemin qui traverse plus ou moins horizontalement les pentes sauvages qui descendent vers le vallon du Malivern. Il est midi largement passé quand nous décidons enfin de la pause pique nique juste avant la grande montée vers la Cime de la Lombarde. Délicieux pique nique, sauf qu’il n’y a plus de cake d’Hélène (à part les deux morceaux inconnus au fond de mon sac) ! Donc régime jambon cru et saucisson (qui se restreindra vite à du saucisson seul) et bien sûr du fromage. Pour le dessert, il suffit de rêver à une orange… mais heureusement le café arrive vite et fait oublier ce manque ! Surtout qu’Odile fournit le chocolat qui va bien avec !
La montée est longue, on se traîne un peu (photo1, photo2), mais le sommet (connu pour sa vue) est magnifique (photo). La descente sera terrible. Finis les chemins pavés à l’italienne, ici c’est dans la pure caillasse qu’il faut tracer son chemin (photo). Heureusement Michel, qui cherche toujours les aspects positifs, raconte que sauter de pierre en pierre fait travailler les neurones et que c’est excellent contre le vieillissement. Comme la moyenne d’âge du groupe est plutôt élevée, nous apprécions.
Arrivés au col de la Lombarde, nous nous affalons sans réserve sur la bonne herbe du caboulot local (une roulotte installée en été pour tous les touristes qui passent le col en voiture). Photo1, photo3.
Bien sûr les Michel’s repartent assez vite alors que nous sommes encore en train de siroter du coca-cola. Il s’agit de suivre un long chemin qui longe la crête de la Lausette pour finir par descendre sur Santa Anna. Je les suis un peu après, craignant une révolte soudaine de ma hanche… Le temps se couvre et le brouillard, un brouillard épais et humide, nous surprend au Pas de Moravachère, juste avant la descente sur Santa Anna. Une descente raide, on n’y voit pas à 2 mètres, on a même peur de rater le sanctuaire et de se retrouver au fond de la vallée, ce qui signifierait une remontée, perspective insupportable.
Le séjour à Santa Anna sera idylliquement confortable. On nous affecte un grand dortoir pour nous seuls, équipé avec douches chaudes et plusieurs WC. Le rêve quoi ! On se répartit dans les deux salles, ceux qui sont plutôt pour les fenêtres ouvertes (les Michels entre autres) et les autres qui détestent les courants d’air. Le pastis au bar local sera un des meilleurs que j’ai jamais bu ! Pour le dîner, toujours pas de pâtes (crise des pâtes en Italie ?).
Le troisième jour
Le lendemain à l’aube (7h) Michelle se lève la première : c’est l’heure de la messe dans l’église du sanctuaire, une belle église en pente (on monte pour aller vers le chœur) toute décorée de peintures, sortes d’ex-voto pour remercier Santa Anna d’un bienfait quelconque… Après un excellent petit-déjeuner, avec des croissants chauds, nous attaquons la montée vers le Pas de Sainte Anne en compagnie de bonnes sœurs habillées tout en blanc. On n’oublie pas de photographier le rocher de l’apparition (de Ste Anne) et aussi la vue sur le sanctuaire (perdu dans le brouillard la veille) (photo1, photo2)
Arrivée au Pas de Ste Anne (photo1, photo2) le temps est magnifique, la vue splendide (on voit l’Argentera et le Viso) et je fais la remarque à la bonne sœur arrivée avec moi (elles marchent bien) : « que bello, bellissimo ! » Mon italien ne va guère plus loin et je suis surpris quand elle répond : « Grazie Dio » Que pouvait répondre d’autre une bonne soeur ?
Cette journée de Santa Anna au refuge du Laus sera la plus belle du raid. On passe cinq cols plus un sommet, la Tête de Rougnouse de la Guercha, en oscillant sans cesse entre l’Italie et la France.
Après le Pas de Ste Anne, on passe par le col de Lausfer pour descendre sur le lac homonyme. Vous pouvez voir sur les photos de groupe : tout va bien, tout est sourire ! (photo1, photo2). Sur ces deux dernières photos, vous apercevez le Mounier où passe le GR5 et qui est bien connu comme le premier sommet qu'on rencontre en partant de la mer. Nous le verrons tous les jours jusqu'au Ténibre ! Au lac de Lausfer, on aimerait bien s’arrêter et se baigner mais il faut bien être raisonnable, surtout quand on voit la montée en face pour atteindre le col du Saboulé (photo1). Une magnifique truite ne résiste pas à la photo (en attendant l’hameçon).
Après la truite et le col du Saboulé, nous grimpons à la Tête de Rougnouse de la Guercha (photo1, photo2, photo3). Le lieu semble idyllique pour le pique nique terminé comme toujours par un bon café. Pour la digestion, le Pas du Bœuf nous attend. C’est un chemin qui descend en lacets dans une pente quasi verticale et il ne s’agit pas de mettre le pied en dehors du chemin ! Odile qui n’a pas froid aux yeux a réussi à prendre la photo (on reconnaît les photos d’Odile parce qu’elles ont une date en surimpression, une date erronée d’ailleurs !).
Nous rejoignons ainsi le col de la Guercha (en fait un peu en dessous du col) d’où il ne nous reste plus qu’à descendre le Vallone della Guercha (photo1, photo2). Au fond du vallon, juste avant le refuge, un petit lac nous attend que nous apercevons depuis longtemps. Il n’y a pas à hésiter, c’est le bain obligatoire. Mais dieu que c’est froid ! Peut-être 5 ou 6° seulement… Les photographes ont là réalisé un film avec 9 photos (P1, P2, P3, P4, P6, P7, P8, P9).
Mais un souci important menaçe la suite de la randonnée : les souliers des Michels (pas de première fraîcheur) tombent en ruine. Les semelles se décollent et ne tiennent plus que par des lanières (on soupçonne Michel d’avoir emporté ces lanières en prévision de cette défaillance technique !). Pendant la descente du Vallone della Guercha, nous avions commencé à envisager des solutions de rapatriement des Michels via l’Italie, mais ce n’était pas simple surtout que leur voiture était à Larche. Avec les Michels, tout s’arrange par miracle (peut-être Ste Anne a intercédé…) : en arrivant au refuge, on voit le gardien en train de préparer un petit camion avec des meubles. Il nous dit qu’il descend dans la vallée à Bagni di Vinadio mais qu’il remontera vite pour préparer le repas. Normalement il descend tôt le matin mais exceptionnellement cette fois ci, c’est le soir. Michel, qui avait l’intention de quémander un peu de colle, l’interroge sur la possibilité d’acheter des souliers à Bagni. « Mais oui, répond le gardien, je connais le magasin. Montez donc, on reviendra ensemble pour le dîner ». Incroyable ! Et effectivement nous voyons les Michels revenir 2 heures plus tard, les pieds dûment équipés et avec du bon ! Décidément ce refuge sera un des plus sympa. En attendant les Michels, nous discutons avec la gardienne, charmante et son fils Nicolo. Elle nous raconte de son mari, Emilio, fait garde-chasse en hiver dans la grande forêt de Santa Anna (qui appartient à l’Eglise comme il se doit en Italie). Comme les clients qui viennent tirer le chamois ne s’intéressent qu’à la tête et ses cornes, le garde récupère les gigots et emplit son congélateur. Il y a du gigot de chamois au menu tous les weekends au refuge…
Dîner très italien avec anti-pasti (saucisson), la pasta (enfin !) et la viande. La soirée sera l’objet d’une ardente discussion sur le cheminement prévu pour le lendemain (photo1, photo2), une discussion qui semble laisser Alain un peu rêveur. Le gardien nous prévient que le passage par le Corborant est difficile (trop de neige) sans équipement approprié (piolets, crampons). Il nous conseille le chemin Estrosi qui rejoint le refuge de Rabuons par le Pas de Colle Longue. Le marchand de soulier a même conseillé aux Michels de passer par la Cime de Colle Longue, c’est plus joli. Si on avait su ce que nous réservait ce fameux chemin Estrosi, on se serait peut-être abstenu de cette cime.
Le quatrième jour
Le chemin Estrosi a été financé par le Conseil Général justement pour faciliter l’accès au refuge de Rabuons à partir d’Isola 2000 (la seule solution avant ce chemin était le passage difficile par le Pas du Corborant). Sa construction a été interrompue (il s’arrête brusquement au lac Lagarot) à la demande des écolos qui trouvaient scandaleux de tracer un nouveau chemin. D’après eux, cela défigure la montagne, comme une plaie ouverte ! Tout ça pour un petit chemin ! Les écolos sont toujours surprenants, on ne les trouve jamais là où il faut (par exemple dans le vallon de Chastillon totalement défiguré par les pistes d’Isola2000 tracées au bulldozer).
Mais enfin le chemin Estrosi (ce dernier ne l’a peut-être pas voulu, mais il était président du Conseil général…) existant nous suffit et le lendemain nous remontons le Vallone di Collalunga en espérant atteindre facilement le refuge de Rabuons sans trop monter (un peu comme le chemin de l’Energie qu’il prolonge et qui est quasi horizontal).
L’accès à la Cime de Colla Longua passe par les lacs homonymes dont la beauté attire les photos (photo1, photo2, photo3). Après le lac, il faut suivre un chemin de carabinieri qui conduit à une caserne et des fortins accrochés dans la montagne. La vue est splendide sur le Viso (photo). Bien sûr les Michels (toujours en avant) ont suivi, avec jean-Pierre, le chemin de crête en montant au Pas de Colle Longue, ce qui donne une autre perspective. Au sommet, les bouquetins nous attendent (photo1, photo2) avec une vue qui vaut le déplacement (photo1, photo2, Argentera). Pique nique au sommet (on mange le dernier jambon, après il n’y aura plus que du saucisson).
La descente sera pénible. Fini les chemins de carabinieri, il faut maintenant traverser des champs de clapasse et trouver une voie de descente dans des ressauts impromptus, … C’est finalement avec soulagement que nous arrivons à un petit lac, le Laus Rion juste au-dessus du départ du chemin Estrosi. On se dit que le plus dur est fait et que le mieux est de piquer une tête. L’eau est délicieuse, rafraîchissante juste comme il faut ! (photo1, photo2, photo3, photo4).
Commence alors le long chemin Estrosi qui finalement va monter bien au-dessus du refuge de Rabuons, cumulant sans doute le dénivelé total de la journée à plus de 1500m. La montée du vallon de Clapière (il porte bien son nom !) sous le soleil de l’après-midi est redoutable. Le chemin monte ainsi jusqu’à la tête de la Jassine pour redescendre ensuite très raide. En face on voit enfin le chemin de l’Energie, annonciateur du refuge de Rabuons. Un petit lac séparé du grand nous annonce un bain possible, c’est à dire pas trop froid. Ce sera parfait ! (photo1, photo2, avec un résultat visiblement concluant pour Marthe).
Le refuge de Rabuons est plein comme un œuf. Heureusement la gardienne est sympa et le repas correct. Alain déniche là une cuvée spéciale appelée vin de St Jeannet en provenance directe de ce coin. Il a un flair dans le vin. Le dîner est peut-être chaleureux mais la nuit sera plus difficile, dans un dortoir surchargé. Enfin chacun a sa paillasse… Et puis le gardien nous a indiqué le lac où se baigner avant d’arriver au détestable refuge de Vens.
Le cinquième jour
Le départ à l’aube est splendide et les appareils frémissent d’impatience. Il faut dire que le lever de soleil sur la lac est impressionnant (photo1, photo2, photo3). Rien ne laisse présager la la difficile traversée du Ténibre : finis les chemin pavés des carabinieri, ce sera de la rocaille du début à la fin avec quelques grands névés. On passe à côté du lac Simon, encore tout gelé, pour trouver enfin le soleil. Sur la photo on voit Odile en train de remonter le névé, elle tient l’arrière garde de la troupe, marchant lentement mais sûrement !
La première pause a lieu au Pas de Rabuons où nous rencontrons une harde de bouquetins. Comme d’habitude on voit sur la photo1 suivante les Michels déjà en route vers le sommet alors que nous profitons de la halte pour reposer nos moyens de locomotion ou se prémunir du soleil (photo1, photo3). Sur la photo3, c'est le Corborant qu'on voit en face avec les deux névés qui descendent du fameux Pas du Corborant que nous avons renoncé à franchir la veille au profit du chemin Estrosi. Le sommet du Ténibre, assez facilement atteint, contente tout le monde : on a quand même atteint le point culminant de la course, soit 3031m ! (photo1, photo2, photo3, photo4, photo5, photo6). Sur la photo 5, on voit l’Argentera au fond : c’est de là qu’on vient quand on longeait la vallée de l’Argentera après le col de Fremamorte. On avait même aperçu le refuge Remondino qui permet l’accès par la voie normale. Sur la photo4, le Mounier pour la dernière fois (on le voit depuis le début de la balade chaque fois qu'on monte un peu...).
L’heure avance, mais nous décidons que le pique nique sera au lac du Ténibre. Pour arriver là, il y a une descente raide dans de la caillasse. Dur, dur… surtout qu’il faut encore remonter sur un vague chemin avant de découvrir ce joli lac. Nous nous étalons sur le bord de ce joli lac. Alain visiblement concentre son énergie pour récupérer au maximum. Il sera le seul à tenter une baignade suivie d’un petit somme (photo). Le reste de l’équipe ne vaut pas beaucoup mieux (photo1, photo2), heureusement le café d’Henri vient à point nommé pour rétablir un l’enthousiasme ! La photo 2 a sans doute été prise par les Michels qui, bien sûr, sont déjà en train de partir pour la Brèche de Borgonio. Je redoutais cette remontée à cette Brèche de Borgonio où j’avais déjà souffert à ski. Ici c’est en plein soleil et on essaye de profiter de la moindre ombre (photo). L’arrivée à la crête offre une belle vue sur les lacs Marie, mais ce n’est pas fini, l’escalade continue et c’est avec plaisir que nous débouchons enfin sur ce petit collet particulièrement étroit (photo1, photo2, photo3, photo4).
Il ne reste plus qu’à descendre mais c’est toujours de la caillasse ou des névés (photo1, photo2, photo3, photo4). Ici Michel et Henri se sentiront l’âme d’un St Bernard et secourront un vieil italien qui semble perdu et n’ose pas descendre le névé. On ne saura jamais ce que cet homme venait faire dans ce coin, mais il semblait avoir le cerveau un peu fêlé. Ce ne sera pas ses compatriotes rencontrés au refuge qui l’aideront beaucoup. On espère simplement qu’il a réussit à redescendre en Italie le lendemain par le chemin du col du Fer.
Le lac de baignade recommandé par le gardien de Rabuons tient moyennement ses promesses : il est effectivement pas trop froid, mais son fond est plutôt vaseux. On regrette de ne pas s’être baigné dans le lac précédent (lac de Fourchas). En plus Michel (resté en arrière avec l’italien) a omis de donner son maillot à Michelle (qu’il m’avait confiée…). Enfin le refuge de Vens est en vue, un soulagement qui se transformera en torture.
On nous avait dit que le refuge de Vens était très désagréable. Lorsqu’en plus il est plein comme un œuf avec une bande d’italien, c’est le top ! En plus il n’y a même plus de bière ! Le comble pour un mois d’août. Pourtant la gardienne (ou plutôt sa remplacente, la gardienne en titre étant descendue dans la vallée pour faire des courses) est sympa : c’est une jeune fille d’Estonie qui a découvert le Mercantour grâce à Erasmus (vive l’Europe) et en est tombée amoureuse. La gardienne du refuge de Vens semble l’avoir prise sous sa protection et cette jeune fille revient chaque année d’Estonie pour l’aider. Il n’y a pas de sherpa ici comme au Questa, mais une autre jeune fille italienne (que des filles quoi !). C’est le refuge qui est détestable. Je n’ai jamais connu un dîner aussi affreux avec ces italiens qui parlent plus fort les uns que les autres dans une salle à manger qui résonne comme ce n’est pas possible ! Heureusement le coucher de soleil, que nous admirons après ce repas détestable, remet un peu de baume au cœur. Mais c’est sans compter avec la nuit à venir : une catastrophe ! Un immense dortoir où bien sûr les gens commencent par fermer la fenêtre. Je me dis que ça y est, la nuit est foutue et j’envisage d’aller rêver dehors au clair de lune quand j’entends Michelle qui descend avec un air décidé pour rouvrir la fenêtre. Il y a alors une discussion un peu vive avec l’Italien qui dort en dessous, mais finalement Michelle remonte et la fenêtre reste ouverte ! Un soulagement indicible… Malgré tout il fait très chaud et la nuit reste agitée.
Le sixième jour
C’est le dernier jour avec l’arrivée espérée à Larche. Il fait encore très beau ce matin et le photographe de service en profite pour dire un dernier adieu au Ténibre. On passe le col de Tortisse (photo1, photo2) pour rejoindre rapidement le col de Fer (photo1, photo2). Le Viso se laisse admirer au loin par-dessus la brume qui recouvre les vallées italiennes (peut-être annonce d’un mauvais temps à venir). Henri et Michel hésite à attendre l’Italien un peu fêlé qui essaye de nous suivre pour lui conseiller de redescendre par cette jolie vallée italienne, mais finalement il semble avoir trouver un compagnon au col de Tortisse et on le laisse se débrouiller avec lui.
Il faut ensuite grimper au Pas de Morgon et entamer la longue traversée du Salso Moreno. Sur cette photo, on voit Michelle s’aventurait seule dans un monde inconnu alors que Michel crapahute dans des barres rocheuses bien au-dessus espérant ainsi ne pas perdre d’altitude. Au fond sur cette même photo, l’Enchastraye, dernier sommet de la balade (2954m).
Après nous être enfin regroupé au col de Pouriac, Marthe décide du lieu de pique nique (c’est l’heure et la traversée du Salso Moreno a été pénible) : ce sera sur le chemin de l’Enchastraye, dans un joli petit vallon herbeux. Nous terminons les derniers restes de saucisson et nous octroyons une petite sieste, après le café d’Henri, avant d’attaquer la dernière montée (400m quand même !). Au loin, vers l’Argentera, le tonnerre commence à gronder, l’orage se rapproche aussi nous ne nous attardons pas au sommet, un sommet pourtant durement conquis et nous descendons par le plus court, un petit couloir de caillasse recommandé par Henri pour rejoindre le grand et confortable chemin du Pas de la Cavale. C’est une caillasse effroyable et on est pas fâché de retrouver enfin un chemin digne du nom ! Un dernier coup d’œil à l’Enchastraye et le fameux couloir avant d’entamer la longue descente du Lausanier. La pluie arrive, on sort les ponchos et autres dispositifs, sauf Marthe qui a laissé le sien à Alain, ce dernier ayant décidé de redescendre directement de Vens à St Etienne de Tinée avec les Medina. Heureusement la pluie ne sera pas très forte, ni soutenue, il y a même un peu de soleil lorsque nous arrivons au parking du Lausanier. Christine est là avec la voiture pour descendre les plus éclopés jusqu’au chalet.
Les photos suivantes se passent de commentaires. Il suffit de dire que la fête a répondu à l’attente que l’on se faisait de cette soirée. Le sauté d’agneau préparé par Christine, la polenta ardemment malaxée par Henri, le vin préalablement approvisionné par Jean-Pierre, le génépi cuvée 2008 pour agrémenter la soirée, tout cela après une bonne douche chaude à la mode du Boisset, c’était le top ! (photo1, photo3, photo4, photo5, photo6, photo7, photo8). En plus Agathe était là pour accueillir son grand frère !
Photos : Odile
Hélène
Michel
Texte : Jean-Pierre