Déchets

 

Il suffit de voir l’autre rêver.

Qu’est-ce que la lucidité critique ? Elle mène au désespoir.

Oui, il y a une gestation universelle.

Nous savons bien que Dieu n’existe pas, mais nous sentons son appel.

Tu as bien voulu vivre avec moi, vivre ma vie. Je ne t’en remercierai jamais assez.

Nous vivons au milieu de promesses non tenues.

Ce goût amer des petits matins…

Pour être, il faut s’installer et éliminer les demi-mesures.

Après avoir mesuré tout ce qui est mesurable, peut-être trouverez-vous le chemin du non mesurable.

Exister, c’est évoluer. Comment pourrait-on se contenter d’exister ?

Si Dieu existait, quel sens aurait cette attente sans fin ? Le but ultime n’existe pas. Il se forme sans cesse. C’est une lutte contre ce qui est. Exister est une malédiction et une formidable épreuve.

Il est évident que Dieu n’existe pas. Si Dieu existait, le monde ne serait pas ce qu’il est. Dieu n’existe pas encore : c’est un horizon.

J’attends impatiemment que la mort m’emporte et je n’attends rien d’elle.

Je suis et je ne suis pas, je deviens.

Faire le vide pour Dieu !

C’est tout de même étrange de cesser de vivre : tout d’un coup rien ! En fait c’est la vie qui reprend ailleurs.

Tout ce que je pense se dessèche. Plutôt que réfléchir, désirer.

Le monde sans divin : sécheresse, utilitarisme, instrumentalisation. Le divin est le lubrifiant.

Pourquoi ce qui n’existe pas attire-t-il plus que ce qui existe ?

Il peut y avoir trop de bonté, jusqu’à l’écœurement. La bonté elle-même peut tuer et être haïe. Le bon m’écœure. Il y a des limites à la bonté. Il arrive que trop de bonté m’énerve.

Il y a quelque chose en moi qui me soulève et m’anime. Un rien qui est tout. C’est l’activité des organes essentiels de la vie : ça circule, ça fonctionne, la grande machine continue. Mais je sens bien que, d’un instant à l’autre, tout peut s’arrêter.  Qu’est-ce qui me manquera ? Un certain élan, des habitudes. Je vais mourir sans comprendre pourquoi. Je vais me quitter sans regret, mais sans comprendre ce qui m’arrive. Un auteur qui bafouille et brusquement s’arrête.

Le Temps est à la fois tout et rien. On ne le mesure pas, on ne le touche pas. Il est partout, mais on ne le voit jamais. Il tue et il engendre tout, mais il échappe à toute emprise. En fait, on le subit sans condition puisqu’il nous fait exister. Mais il est le contraire de l’éternel.

Nous vivons par nos différences. Nous sommes nos différences. La mort, c’est l’indifférence. Je m’accroche à mes différences, elles me constituent.

Avant et après l’épisode du TEMPS, il n’y a rien parce qu’il y a tout. Un tout massif, absolu, total.

Pourquoi un chef d’œuvre inspire-t-il du respect ? Parce qu’il est une marque de transcendance, comme le fait de se mettre à genoux.

Les idées qui me traversent l’esprit ne s’arrêtent et ne se posent que si elles brûlent mon cœur.

Le langage fait apparaître et délimite la pulsion. Sans lui on serait dans le vague comme les animaux. Le langage sert à délimiter, il fait être ce qui n’est que flux affectif. Il filtre, analyse et définit. Il fait de nous des animaux intelligents et capables de s’exprimer.

J’aimerais faire un livre sur tout ce que je n’ai pas pu dire. Je serais alors vidé, léger. Je danserais !

Après une journée soporifique et vide, mon esprit plane. Est-ce bon signe ? Je m’excuse de divaguer ainsi.

Les idées ne cessent de surgir dans ma tête et s’envolent aussi vite.

Spéculer, c’est forcément simplifier. Toute représentation est plus simple que son modèle. Il est significatif que la physique quantique ait besoin d’un monde complexe. Elle veut rivaliser avec le réel, mais n’y parvient pas.

Secoue-moi si je pleure. C’est que je retombe sur moi-même.

Le divin est en toute chose, même la plus humble. Tout ce suit existe et est donc respectable. Les Mathématiques sont la traduction rationnelle du réel. Les Mathématiques sont pures. Rien de plus pur. Elles sont plus transcendantes que n’importe quoi.

Donnez-moi un objet à aimer et l’existence me vient.

C’est « loin de l’équilibre » que se produit la complexité.

Nous sommes mus par une machine que nous fabriquons nous-mêmes. Il faut que la création nous échappe.

Ces fêtes qui scandent l’année sont un chemin qu’il ne faut pas laisser perdre.

C’est le temps de la détresse. Ce temps est marqué d’un double manque ou d’un double rejet : le « ne plus » des Dieux en fuite et le « pas encore » du Dieu qui va venir. (Heidegger, sur Hölderlin dans l’essence de la poésie.

La mort fait partie de la vie, elle est indispensable. C’est la mort qui rend l’existence unique, elle fait chaque être unique et l’inscrit dans le temps.

La durée est toujours ouverte en avant. Le passé n’existe que dans la mesure où il est encore dans le présent.

Exprimer la beauté, c’est exprimer le désir primordial d’exister. L’existence est belle en soi.

Dao : entrer dans le sens où la vie s’ouvre. Il y a un sens où la vie se ferme et un autre où elle s’ouvre (route ouverte à l’infini).

Les Eglises empoisonnent au lieu de libérer.

Rien n’est, tout se ferme.

Quand j’ai commencé à vivre l’Evolution, quelque chose s’est débouché. J’ai respiré.

Ce qui me passe dans l’esprit ne s’arrête que si cela me touche le cœur.

Le manichéisme est la philosophie des faibles qui sont en proie à leurs démons. Ils personnalisent leurs pulsions.

Ceux qui vivent cent ans ne laissent pas plus de traces que ceux qui vivent un jour.

Je m’envole sur le dos d’un Dieu. Ils volent autour de moi. Je suis entouré de dieux qui me soulèvent.

Il n’y a pas d’autres vies. Alors il faut valoriser celle-ci au maximum. On n’a pas le droit de perdre son temps.